Au bord du Rhin, face au voisin allemand et au rythme du passage du bac, L’Intemporel porte bien son nom. Deux salles baignées de lumière, une terrasse avec vue imprenable sur le fleuve : ici, on savoure l’instant, bercé par le murmure de l’eau. Nathalie et Fabrice Bienvenot en ont fait une maison de cœur, où l’on cuisine avec sincérité et précision.
Fabrice, Vosgien de Saint-Dié, a grandi dans l’ombre bienveillante d’un père relieur d’art. Trônant fièrement devant la presse à relier, son portrait témoigne de l’héritage familial et des valeurs lorraines qui l’animent.
Ses débuts en cuisine se font à Calvi, en Corse, où il découvre sa passion pour les poissons, les fruits de mer et la cadence intense des services – une passion qui ne le quittera plus. Passé chez Guy-Pierre Baumann, à L’Alsace à Table, à Strasbourg – où il s’initie à l’art de la choucroute aux poissons et à la brasserie façon parisienne –, il passe deux décennies aux commandes des cuisines du Pont de l’Ill, chez les Daul, à La Wantzenau. Un établissement qu’il a contribué à transformer, élevant la tradition vers l’incontournable.
À ses côtés, Nathalie, telle une capitaine de bord qui le seconde partout, a baigné dans la restauration depuis l’enfance et géré, avec ses parents, À La Poêle d’Or, à Souffelweyersheim.
Ensemble, ils ouvrent leur première adresse à Fort-Louis en 2019, avant de reprendre L’Intemporel en janvier 2024.
On attaque avec du vrai, du simple, du bon. L’aile de raie grenobloise, la cassolette de Saint-Jacques et gambas, le bar flambé au pastis embaume la salle de ses effluves et nous met d’emblée dans l’ambiance. La friture de petits poissons, croustillante et iodée, et la soupe de poisson, servie avec sa rouille, plongent dans les saveurs corses chères au chef. Le foie gras de canard, lui, joue la partition gourmande avec une compotée de betteraves qui lui apporte douceur et équilibre.
Puis viennent les choses sérieuses. La star ici, c’est la bouillabaisse du patron, servie en deux temps : d’abord, un bouillon parfumé où l’on trempe sa tartine ; puis l’assiette royale, où quatre variétés de poissons de mer se disputent la vedette. Côté viande, on ne plaisante pas : tête de veau sauce gribiche, moelleuse et acidulée comme il faut, et tournedos de bœuf, escorté de son os à moelle.
Enfin, le dessert : le chef laisse la main à Morgan, son fils, pâtissier dans un palace de Saint-Tropez. À la carte ? Des douceurs inspirées, précises, maîtrisées, à découvrir absolument.
L’intemporel
1 Pont du Rhin – 67410 DRUSENHEIM
Tél : 03 88 07 70 45
Site : lintemporel-restaurant.eatbu.com